Soutenance : Laurent Aucher

lundi 18 février 2013
Par Anders Fjeld
Catégorie : Soutenances



Titre :
La mémoire du collectif. Recherche sur la mémoire ouvrière : deux générations de métallurgistes à Vierzon

Date, horaire et lieu :
Mercredi 27 février 2013 à 14h en salle des thèses (salle 580F) de la Halle aux Farines, 10 rue Françoise Dolto, 75013 Paris (métro ou RER Bibliothèque François Mitterrand)

Composition du jury :
- Anne Kupiec (Professeur des Universités, Université Paris Diderot, membre du jury)
- Jean-François Laé (Professeur des Universités, Université de Vincennes à Saint-Denis, membre du jury)
- Marie-Claire Lavabre (Directrice de recherche au CNRS, rapporteur du jury)
- Numa Murard (Professeur des Universités, Université Paris Diderot, directeur de thèse)
- Olivier Schwartz (Professeur des Universités, Université Paris Descartes, rapporteur du jury)

Résumé :
Dans La Classe ouvrière et les niveaux de vie (1912), le sociologue français Maurice Halbwachs (1877-1945) élabore une théorie des classes sociales où il justifie la hiérarchie des classes par l’existence d’un « foyer central » : plus les classes sont intégrées et plus elles se situent à proximité du foyer. Selon lui, la classe ouvrière occupe la place la plus éloignée du foyer central en raison de l’isolement de l’ouvrier face à la matière inerte tout au long de sa journée de travail à l’usine. C’est en critiquant la théorie des classes sociales de Maurice Halbwachs – plus spécifiquement ce que j’ai appelé son « modèle conceptuel de la classe ouvrière » – que j’ai tenté d’articuler mon objet de recherche, la mémoire ouvrière, à la théorie halbwachsienne de la mémoire (Les Cadres sociaux de la mémoire : 1925 ; La Mémoire collective : 1950). Cela m’a amené à mettre en évidence, contre Halbwachs, le fait que si la mémoire individuelle se différencie de la mémoire sociale ou collective, en tant que la première est une faculté mentale, capable notamment de remémoration, et que la seconde est une métaphore rhétorique désignant un objet social transcendant, il faut bien que cette mémoire sociale se manifeste d’une manière ou d’une autre dans les mémoires individuelles, les seules observables.
En m’appuyant sur un matériau empirique, plus particulièrement une enquête biographique réalisée à Vierzon auprès de deux générations de métallurgistes, j’ai pu ainsi constater qu’il existe un troisième objet, que j’ai désigné par le syntagme de « mémoire du collectif », situé entre la mémoire individuelle et la mémoire sociale ou collective, et qui prend la forme d’une sorte de courant de mémoire. Autrement dit, la mémoire du collectif s’apparente à la saisie de l’expérience collective par la mémoire individuelle. Cette saisie est liée à une contemporanéité et à une condition sociale d’existence (avec des différences entre les hommes et les femmes, entre les générations, etc.). Elle met en jeu trois « opérations sociales de la mémoire » : la « mémorisation », la « remémoration » et la « commémoration ». En conséquence, l’analyse des « thèmes de la mémoire » permet de montrer notamment que le rapport de domination sociale, auquel est soumise la classe ouvrière, n’est pas lié à l’existence d’un foyer central comme l’affirme Halbwachs mais résulte d’une opposition de classes.


Calendrier

  • mercredi 27 février 2013, 14h-18h, Salle des thèses (salle 580F) de la Halle aux Farines, 10 rue Françoise Dolto, 75013 Paris (métro ou RER Bibliothèque François Mitterrand).
    Titre : La mémoire du collectif. Recherche sur la mémoire ouvrière : deux générations de métallurgistes à Vierzon











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